Val-d’Or, le 2 juillet 2020 – Les partenaires du développement socioéconomique réagissent fortement à l’annonce d’Air Canada concernant la suspension indéfinie de son offre de services aériens à Val-d’Or. La MRC de La Vallée-de-l’Or, la Ville de Val-d’Or, la Chambre de commerce de Val-d’Or, la Corporation de développement industriel de Val-d’Or, l’Aéroport régional de Val-d’Or, la SADC de la Vallée-de-l’Or, tous dénoncent cette décision et sollicitent une mobilisation de toutes les instances concernées qui permettra d’assurer la desserte aérienne vers les grands centres.
Entre 2015 et 2019, le nombre de passagers ayant eu recours aux services d’Air Canada est passé de 16 530 à 20 878 annuellement. Pour 2019, cela représente une moyenne de 60 passagers par jour, dont plusieurs proviennent de la communauté d’affaires. Ces chiffres démontrent l’importance d’assurer et de maintenir les services aériens.
« L’aéroport de Val-d’Or est le second aéroport régional le plus achalandé au Québec. En temps normal, ses vols sont presque toujours pleins. Cette décision réduit de manière insoutenable les possibilités de se déplacer tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre région et démontre un flagrant manque de considération de la part du transporteur. Les impacts sur le tourisme et l’économie seront ressentis bien au-delà de Val-d’Or et je m’attends à une mobilisation régionale. Nous ferons les représentations nécessaires pour maintenir nos services » souligne le maire de Malartic et préfet de la MRC de La Vallée-de-l’Or, Martin Ferron.
Selon le maire de Val-d’Or, Pierre Corbeil : « Cette décision d’Air Canada de favoriser certains marchés au détriment des régions fait en sorte qu’on abandonne un service offert à l’est de l’Abitibi depuis 65 ans. Cette situation sera lourde de conséquences et aura des impacts à plusieurs niveaux pour la population : les déplacements pour affaire et les vacances, mais également les services, les emplois spécialisés et les travailleurs. De plus, le conseil d’administration de l’Aéroport régional de Val-d’Or devra composer avec une perte de revenu importante tout en maintenant un niveau de service de qualité. Sans oublier les employés d’Air Canada basés à Val-d’Or qui doivent aussi vivre les impacts directs de cette annonce. Devant ce constat déplorable et inquiétant, j’ai confiance que la région se mobilisera et trouvera des solutions. Je souhaite que les gouvernements du Québec et Canada saisissent les enjeux et comprennent que la situation nécessite leur implication. »
« Nous ne pouvons cacher notre déception face à l’abandon d’Air Canada envers notre territoire. D’autant plus que, selon les statistiques, le taux d’achalandage était nettement suffisant et en constante progression. Mais nous voyons cette décision comme une opportunité de poursuivre l’amélioration de notre desserte aérienne régionale. Le nombre de déplacements effectués par les gens d’affaires est considérable et l’aéroport de Val-d’Or est un outil précieux pour le développement économique » mentionne le président de la Chambre de commerce de Val-d’Or, Jérémi Fournier.
C’est un coup dur selon le président du conseil d’administration de l’Aéroport régional de Val-d’Or, Claude-Étienne Fournier : « Nous sommes extrêmement déçus qu’Air Canada n’ait pas avisé les exploitants aéroportuaires avant de sortir leur communiqué. Nous aurions pu être à l’écoute de leurs besoins et entamer des discussions afin d’éviter l’interruption d’une liaison essentielle entre notre localité et les grands centres. Il s’agit d’une perte majeure de revenus pour l’aéroport. Considérant que nous sommes un organisme à but non lucratif qui retire ses revenus seulement de ce type d’activités, la pérennité financière se retrouve en péril. Mais nous ne baissons pas les bras. Nous travaillons déjà avec le transporteur régional Air Creebec afin de maintenir une desserte vers la métropole. »
Le président de la Corporation de développement industriel de Val-d’Or, Etienne Létourneau, ajoute : « Air Canada démontre une méconnaissance des régions et de leurs rapports économiques. À long terme, l’organisation met en danger les liaisons restantes avec les régions. Si le transporteur ne se ravise pas, la perte de volume de vente de sièges en région risque de mener à l’abandon pur et simple des liaisons régionales par manque de profitabilité. »
Les six organisations interpellent donc aujourd’hui les gouvernements afin de les inciter à prendre rapidement position et à entamer une restructuration du service aérien régional. En pleine relance économique après la pandémie, les besoins en déplacements demeurent et la desserte aérienne est d’une importance capitale pour le développement socioéconomique d’une région ressource comme la nôtre.