Le milieu demande un engagement clair du Cégep

Val-d’Or, le 12 août 2021 – Suite à l’annonce de l’attribution du contrat pour l’attestation d’études collégiales (AEC) en Pilotage d’aéronefs publiée par le Cégep plus tôt aujourd’hui, la communauté valdorienne réitère et demande un engagement clair du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue à l’effet que la formation soit offerte par le campus de Val-d’Or, tel que prévu depuis août 2018.

Bien que l’appel d’offres récent ait rendu possible les dépôts de projet à Rouyn-Noranda, il s’agit d’une initiative ayant pris forme entre des partenaires valdoriens, le Cégep et les compagnies aériennes Air Creebec, Air Inuit et Propair œuvrant sur les territoires nordiques du Québec. Après d’intenses négociations, il fut entendu dès le départ avec le Centre québécois de formation aéronautique (CQFA), qu’une cohorte de formation en Pilotage d’aéronefs serait dispensée par le Cégep au campus de Val-d’Or conditionnellement à une parité d’inscriptions autochtones et allochtones. Cette entente a été annoncée publiquement dans la plupart des médias régionaux.

Suite à l’attribution du contrat à l’École d’aviation de Rouyn-Noranda, le Cégep laisse toujours planer le doute concernant le campus qui recevra la formation. La Ville deVal-d’Or et ses partenaires questionnent les raisons profondes de ce changement de cap ainsi que la réelle intention d’implanter le programme à Val-d’Or. Le milieu se désole de constater qu’une institution d’enseignement aussi importante que le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue semble appliquer des manœuvres de centralisation et de désinformation.

« Depuis bientôt quatre ans, les acteurs du milieu travaillent à la mise en place d’un tel programme. Alors que le projet se concrétise, le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue change la raison même du programme sans obtenir l’aval de ses plus proches partenaires, c’est inacceptable. » explique Gaétan Gilbert, président de l’Aéroport régional de Val-d’Or.

À ce sujet, le directeur du Conseil de développement aéroportuaire de Val-d’Or, Jean-Yves Poitras ajoute : « Il s’agit d’un manque de respect envers les Premières Nations qui se sont concertées avec le milieu valdorien et le Cégep afin de créer une ouverture vers le campus de Val-d’Or pour l’AEC en Pilotage d’aéronefs. Doit-on maintenant interpréter les événements comme une volonté de faire émerger des projets dans les communautés et de les détourner de façon habile vers une centralisation? »

« À la demande du Cégep, nous avons dès le départ fait parvenir une lettre d’appui au projet afin de soutenir les compagnies aériennes telles qu’Air Creebec et Air Inuit dans leurs défis lié au recrutement de main d’œuvre. Il va sans dire que l’accessibilité d’un tel programme à Val-d’Or leur permettra d’accroître le nombre de pilotes autochtones dans leur effectif et d’ainsi contribuer à l’essor économique de notre région et du Nord-du-Québec. » souligne Jérémi Fournier, président de la Chambre de commerce de Val-d’Or.

Les partenaires valdoriens demandent au Cégep la confirmation que la formation en pilotage d’aéronef sera donnée par le campus de Val-d’Or tel qu’annoncé au jour 1. Ils soulignent que la communauté a été interpellée quant à l’aspect financier du projet et qu’elle est prête à collaborer afin d’assurer une telle formation sur son territoire.

« À la suite d’un tel événement, la communauté valdorienne remet en cause la volonté du Cégep à promouvoir le caractère régional de son développement. Notre lien de confiance envers l’organisation du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue traverse une zone de turbulence. » conclut Pierre Corbeil, maire de la Ville de Val-d’Or.

Photo par Kevin Bluer sur Unplash