À la suite du dépôt par le gouvernement du Québec de la planification pluriannuelle de l’immigration 2026-2029 et du Plan d’immigration 2026, une coalition d’acteurs régionaux d’influence se mobilise en Abitibi-Témiscamingue.
Les principaux leaders économiques, éducatifs et territoriaux de la région réagissent d’une seule voix : le plan présenté ne reflète pas les réalités vécues sur le terrain, malgré les recommandations claires formulées par la région lors des consultations publiques.
Le gouvernement annonce une baisse du volume global d’immigration temporaire et permanente pour la période 2026-2029, au nom d’un rééquilibre entre besoins socioéconomiques et capacité d’accueil.
Les partenaires régionaux prennent acte de ces orientations, mais réitèrent que toute planification doit s’appuyer sur les réalités territoriales pour préserver la vitalité et la prospérité des régions comme l’Abitibi-Témiscamingue.
Le Comité régional en immigration de l’Abitibi-Témiscamingue avait déposé un mémoire étoffé et pris part activement aux audiences de la Commission des relations avec les citoyens, réitérant la nécessité de territorialiser la planification de l’immigration afin d’adapter les politiques publiques aux réalités démographiques, économiques et sociales propres à la région.
« L’Abitibi-Témiscamingue parle aujourd’hui d’une seule voix. Nous formons une coalition d’acteurs déterminés à faire de l’immigration un véritable levier de développement régional. Nos entreprises, nos institutions et nos municipalités démontrent déjà qu’il est possible d’accueillir, d’intégrer et d’enraciner des personnes immigrantes avec succès. Ce qu’il nous faut maintenant, c’est une gouvernance et un cadre provincial qui reconnaissent cette capacité régionale d’agir », affirme Sylvain Blais, président d’Attractivité Abitibi-Témiscamingue, au nom des organisations signataires.
Dans un contexte de rareté structurelle de main-d’œuvre, l’Abitibi-Témiscamingue fait face à des défis démographiques et économiques majeurs qui menacent sa capacité à croître et à maintenir ses services essentiels.
Avec un taux de chômage de 4 % (3ᵉ plus faible du Québec) et l’un des taux de postes vacants les plus élevés de la province, la région vit une pression constante sur ses entreprises, ses institutions et ses municipalités.
Elle se classe au 2ᵉ rang des régions offrant le salaire horaire moyen le plus élevé au Québec, preuve d’un marché de l’emploi en tension extrême.
Selon l’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue, 143 professions sont actuellement en déficit ou en léger déficit de main-d’œuvre, dont 108 nécessitent une formation qualifiée ou hautement qualifiée.
Depuis 12 ans, la région subit un bilan migratoire interrégional négatif, un signe de fragilité démographique inquiétante qui affaiblit la capacité des services publics à répondre aux besoins de la population.
Ces constats illustrent une réalité : la région est à un point tournant, et seule une approche territorialisée de l’immigration permettra de soutenir sa vitalité et son développement durable.
Les organisations signataires annoncent la tenue d’une rencontre de mobilisation stratégique le 17 novembre prochain à Rouyn-Noranda, afin de convenir d’actions communes pour faire de l’immigration un levier réel de développement régional.
Dans ce nouveau contexte, les partenaires régionaux réaffirment que l’immigration demeure un levier vital pour la vitalité démographique et économique de la région et qu’elle doit être planifiée en concertation avec les territoires.
Les signataires réitèrent leur volonté de travailler ensemble et avec le gouvernement pour déployer une immigration territorialisée, adaptée aux réalités de chaque milieu, et porteuse d’un Québec plus équilibré, prospère et inclusif.
À propos du Comité régional en immigration
Créé à l’hiver 2025, le Comité régional en immigration de l’Abitibi-Témiscamingue est né d’une mobilisation collective face aux récentes restrictions gouvernementales en matière d’immigration. Chapeauté par les cinq Chambres de commerce régionales, il rassemble des acteurs clés du développement socioéconomique (entreprises, municipalités, éducation, emploi, services sociaux, milieux communautaires et culturels). Le comité vise à défendre les intérêts de la région et de ses résidents issus de l’immigration, tout en revendiquant une approche équitable et durable de la régionalisation. Il agit comme porte-voix politique pour préserver l’attractivité, l’accueil et l’enracinement qui font la force de l’Abitibi-Témiscamingue.

