La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD) demandent au gouvernement du Québec de retirer la hausse des tarifs d’électricité pour les entreprises de son projet de réforme de l’énergie. Alors que l’administration Trump s’installe et que la menace d’une augmentation historique des tarifs plane, cette mesure pourrait aggraver notre retard de productivité et nuire sérieusement à la compétitivité des entreprises d’ici.
Le gouvernement fait fausse route en prenant pour cibles les entreprises québécoises, déjà soumises à de fortes pressions commerciales, tarifaires et réglementaires. Le coût de l’électricité doit demeurer compétitif.
« Les entreprises québécoises, qu’elles soient grandes ou petites, jouent un rôle crucial dans l’économie de nos régions. La compétitivité énergétique est un facteur clé pour soutenir leur croissance et leur attractivité. Nous croyons qu’il est essentiel de préserver des tarifs d’électricité compétitifs pour favoriser un développement économique durable et équitable partout au Québec », a déclaré Valérie Gourde, présidente de la CCVD.
« Les hausses de tarifs d’électricité souhaitées par le gouvernement du Québec sont fondées sur de mauvaises prémisses. On ne peut pas isoler le coût de l’électricité, le comparer à nos voisins et en conclure que la facture de nos entreprises est trop basse. Dans le cas de nos grandes industries stratégiques, notre énergie propre à coût concurrentiel est bien souvent l’un des rares avantages compétitifs dont on dispose, face à nos rivaux internationaux. Les PME ont déjà assez souffert des augmentations de tarifs des dernières années. Il faut aujourd’hui, plus que jamais, les aider à croître », a affirmé Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.
L’électricité, notre argument clé
Le coût de l’électricité est un élément clé pour les entreprises dans les secteurs tels que le manufacturier, l’aluminium, la sidérurgie, le bois, les mines ou encore la chimie, alors que celui-ci peut représenter de 20% à 60% des coûts de production. C’est un argument phare dont on ne peut se passer pour attirer et retenir les investissements au Québec.
« Si le gouvernement va de l’avant avec cette mesure, ce sont des piliers de notre économie régionale qui s’en trouveront affaiblis. Leurs concurrents, qu’ils soient aux États-Unis, mais aussi en Chine, en Inde ou en Russie, bénéficient de nombreux avantages qui rendent leurs coûts de production plus bas. Tout ce que nous demandons, c’est de laisser à nos fleurons l’un des rares avantages que nous sommes en mesure de leur offrir : une énergie propre à prix compétitif », a ajouté Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.
Les entreprises ont déjà fait leur part
Depuis la poussée inflationniste postpandémique, les PME québécoises ont absorbé la majeure partie des hausses de tarifs d’électricité. Celles-ci ont atteint 6,5 % au 1er avril 2023, puis 5,1 % au 1er avril 2024 ; la hausse prévue pour 2025 est actuellement de 3,9 %.
« Depuis quelques années, c’est aux entreprises locales que l’on a imposé de subventionner artificiellement le plafond de 3 % de hausse dont a bénéficié la clientèle résidentielle. Cela a contribué à la spirale inflationniste en faisant augmenter les coûts d’opération des PME et a masqué aux citoyens le coût réel de la transition énergétique. Il est plus que temps de mettre fin à ces distorsions et de confier à la Régie de l’énergie, un tribunal indépendant, le soin d’établir des tarifs justes et équitables, basés sur le coût réel de l’électricité », a conclu Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.