Les entreprises du Québec s’opposent à se faire refiler toute la facture de la hausse des tarifs d’électricité

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD) demandent au gouvernement du Québec de retirer la hausse des tarifs d’électricité pour les entreprises de son projet de réforme de l’énergie. Alors que l’administration Trump s’installe et que la menace d’une augmentation historique des tarifs plane, cette mesure pourrait aggraver notre retard de productivité et nuire sérieusement à la compétitivité des entreprises d’ici.


Le gouvernement fait fausse route en prenant pour cibles les entreprises québécoises, déjà soumises à de fortes pressions commerciales, tarifaires et réglementaires. Le coût de l’électricité doit demeurer compétitif.


« Les entreprises québécoises, qu’elles soient grandes ou petites, jouent un rôle crucial dans l’économie de nos régions. La compétitivité énergétique est un facteur clé pour soutenir leur croissance et leur attractivité. Nous croyons qu’il est essentiel de préserver des tarifs d’électricité compétitifs pour favoriser un développement économique durable et équitable partout au Québec », a déclaré Valérie Gourde, présidente de la CCVD.


« Les hausses de tarifs d’électricité souhaitées par le gouvernement du Québec sont fondées sur de mauvaises prémisses. On ne peut pas isoler le coût de l’électricité, le comparer à nos voisins et en conclure que la facture de nos entreprises est trop basse. Dans le cas de nos grandes industries stratégiques, notre énergie propre à coût concurrentiel est bien souvent l’un des rares avantages compétitifs dont on dispose, face à nos rivaux internationaux. Les PME ont déjà assez souffert des augmentations de tarifs des dernières années. Il faut aujourd’hui, plus que jamais, les aider à croître », a affirmé Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.


L’électricité, notre argument clé
Le coût de l’électricité est un élément clé pour les entreprises dans les secteurs tels que le manufacturier, l’aluminium, la sidérurgie, le bois, les mines ou encore la chimie, alors que celui-ci peut représenter de 20% à 60% des coûts de production. C’est un argument phare dont on ne peut se passer pour attirer et retenir les investissements au Québec.


« Si le gouvernement va de l’avant avec cette mesure, ce sont des piliers de notre économie régionale qui s’en trouveront affaiblis. Leurs concurrents, qu’ils soient aux États-Unis, mais aussi en Chine, en Inde ou en Russie, bénéficient de nombreux avantages qui rendent leurs coûts de production plus bas. Tout ce que nous demandons, c’est de laisser à nos fleurons l’un des rares avantages que nous sommes en mesure de leur offrir : une énergie propre à prix compétitif », a ajouté Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.


Les entreprises ont déjà fait leur part
Depuis la poussée inflationniste postpandémique, les PME québécoises ont absorbé la majeure partie des hausses de tarifs d’électricité. Celles-ci ont atteint 6,5 % au 1er avril 2023, puis 5,1 % au 1er avril 2024 ; la hausse prévue pour 2025 est actuellement de 3,9 %.


« Depuis quelques années, c’est aux entreprises locales que l’on a imposé de subventionner artificiellement le plafond de 3 % de hausse dont a bénéficié la clientèle résidentielle. Cela a contribué à la spirale inflationniste en faisant augmenter les coûts d’opération des PME et a masqué aux citoyens le coût réel de la transition énergétique. Il est plus que temps de mettre fin à ces distorsions et de confier à la Régie de l’énergie, un tribunal indépendant, le soin d’établir des tarifs justes et équitables, basés sur le coût réel de l’électricité », a conclu Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.

STRATÉGIE GOUVERNEMENTALE POUR L’AVIATION : Le transport aérien doit être considéré comme un levier économique pour nos régions, affirment la FCCQ et la CCVD

Dans le cadre des consultations qui se terminaient hier, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD) appellent le gouvernement du Québec à se doter d’une Stratégie gouvernementale en aviation qui permettrait de bonifier l’offre de dessertes en région, au bénéfice des populations locales et de notre économie.


Le mémoire de la FCCQ peut être consulté ici.


La FCCQ et la CCVD avaient par le passé salué la mise en place du Programme d’accès aérien aux régions (PAAR), tout en soulignant la nécessité d’aller plus loin. En rendant admissibles les entreprises québécoises et les organismes à but non lucratif (OBNL) aux tarifs réduits, on pourrait augmenter le volume de passagers et permettre aux transporteurs de maintenir une offre constante, au bénéfice du secteur aérien et de la confiance du public envers ce mode de transport essentiel.


« Le transport aérien est un pilier fondamental pour le développement économique de l’Abitibi-Témiscamingue. Il permet non seulement de renforcer les liens d’affaires, mais aussi d’attirer de nouveaux investissements et de favoriser la mobilité des travailleurs. En soutenant l’accessibilité et la qualité des services aériens, nous pouvons offrir à nos entreprises les outils nécessaires pour se développer et demeurer compétitives sur le marché», explique Valérie Gourde, présidente de la CCVD.


«La croissance économique du Québec passe par le développement de chacune de nos régions, peu importe leur éloignement par rapport aux grands centres. Les entreprises et les OBNL doivent être éligibles au PAAR pour faciliter les déplacements entre celles-ci. Une telle ouverture favorisera la mobilité des gens d’affaires et contribuera assurément au rayonnement des entreprises», ajoute Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.


La FCCQ et la CCVD considèrent qu’il est évident que nous devons repenser notre modèle actuel. Seule une poignée de transporteurs québécois arrivent à desservir les régions les plus éloignées, comme l’Est-du-Québec. Le modèle actuel a besoin d’être redynamisé afin de s’assurer que le territoire soit couvert par au moins une desserte aérienne et ce, à moindre coût.


Des besoins à long terme
Les enveloppes dédiées à la modernisation et aux réparations des infrastructures aéroportuaires sont nettement insuffisantes par rapport aux besoins du secteur. L’entretien des infrastructures aéroportuaires doit redevenir une priorité pour le gouvernement alors que le déficit en maintien d’actifs dans les infrastructures de transport continue de s’alourdir, comme exprimé dans une étude publiée par la FCCQ en novembre 2024.

Les besoins en main-d’œuvre seront également imposants dans les prochaines années dans ce secteur, toutes catégories de personnel confondues. Que ce soit en navigation (pilotes, opérateurs, etc.) ou en entretien (mécaniciens, montage, etc.), la pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur engendre son lot de défis, observent la FCCQ et la CCVD.


« Durant la pandémie, il y a eu une vague de préretraite en plus de voir les écoles de formations fermer leurs portes temporairement. Considérant que dans la prochaine décennie, près de 26 000 postes seront à combler selon le CAMAQ, on doit s’assurer de mettre les bouchées doubles pour encourager la relève en donnant des incitatifs avantageux aux futurs étudiants en pilotage qui doivent déjà débourser des dizaines de milliers de dollars pour couvrir leurs frais de formation », a conclu Véronique Proulx.

Sondage sur l’administration Trump : les craintes des entreprises québécoises se concrétisent, affirme la CCVD et la FCCQ

L’imposition de tarifs à l’importation sur les produits et services canadiens ainsi que le resserrement des critères de contenu américain qu’on appelle le « Buy America » représentent ce que les entreprises québécoises redoutent le plus de la nouvelle présidence de Donald Trump. Force est de constater que leurs craintes se concrétisent, alors que le président élu a annoncé vouloir imposer des tarifs douaniers de 25 % dès son entrée en poste.


C’est ce qui ressort de deux sondages menés par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) auprès de ses membres depuis les élections américaines. Plusieurs chambres de commerce ont d’ailleurs participé aux sondages de l’Observatoire FCCQ.


« Le président élu est en train d’activer le levier que redoutent le plus les entreprises québécoises, soit les tarifs à l’importation. Cette annonce préoccupe nos membres et crée un sentiment d’incertitude important. Concrètement, cela pourrait amener nos entreprises à investir aux États-Unis, au détriment du Québec et du Canada, pour maintenir leur accès au marché », mentionne Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).


« L’imposition de tarifs douaniers mènerait à une diminution des exportations québécoises, sachant que 75 % sont destinées aux États-Unis. On s’attend que nos deux ordres de gouvernement soient proactifs, notamment le gouvernement fédéral afin qu’il mette en place les mesures nécessaires en place afin d’éviter une guerre de tarifs qui ultimement nuit à la compétitivité de l’économie nord-américaine », a ajouté Valérie Gourde, présidente de la Chambre de commerce de Val-d’Or.


Incertitude, instabilité, inflation et impacts sur les entreprises d’ici
Parmi les impacts d’une administration Trump les plus attendus par les entreprises d’ici, on retrouve l’incertitude et l’instabilité économique défavorable aux entreprises québécoises (48 %), ainsi que la montée de l’inflation et des mesures protectionnistes américaines (38 %).


Voici quelques faits saillants des sondages effectués en marge de l’élection de Donald Trump :

  • Près de 60 % des entreprises soutiennent qu’elles sont susceptibles d’être affectées négativement par les politiques de la seconde administration Trump.
  • Les impacts économiques et commerciaux les plus redoutés des entreprises québécoises :
    • 58 % : imposition des tarifs à l’importation sur les produits et services canadiens
    • 41 % : Resserrement des critères de contenu américain dans le cadre de contrats publics
    • 29 % : Négociations en vue de la révision de l’ACÉUM en 2026
    • 29 % : Détérioration des relations entre les États-Unis et la Chine, ainsi que les répercussions sur les chaînes d’approvisionnement canadiennes
    • 29 % : Intensification des conflits concernant le bois d’oeuvre et la gestion de l’offre
    • 19 % : Fluctuation importante du taux de change CAD-USD
    • 17 % : exode des investissements vers les États-Unis
  • 58 % des entreprises ne savent pas ou ne croient pas être suffisamment outillées pour faire face aux turbulences économiques que pourraient générer les politiques de Trump.
  • Environ 45 % des répondants estiment que l’ACÉUM est assez important ou très important pour leur entreprise, et qu’une révision défavorable au Canada affecterait ou mettrait en péril leurs activités
  • 45 % des participants souhaitent une défense plus active des intérêts commerciaux du Québec auprès des instances fédérales canadiennes chargées des négociations commerciales avec les États-Unis.
  • Les mesures à prioriser selon les entreprises pour limiter les impacts :
    • 39 % : Allégement du fardeau fiscal des entreprises;
    • 33 % : Accroissement de critères de contenu canadien/québécois pour l’accès aux incitatifs fiscaux et programmes de financement gouvernementaux;
    • 33 % : Bonification de l’appui aux investissements en R&D;
    • 29 % : Appui à la diversification des marchés d’exportation à l’extérieur des États-Unis.

Une guerre de tarifs doit absolument être évitée
Alors que les chaînes d’approvisionnement du Québec et du Canada sont intimement liées à celles des États-Unis, les impacts de ces tarifs pourraient faire très mal à l’économie québécoise et même à l’économie nord-américaine. Des PME américaines autant que des grandes entreprises au sud de la frontière feraient les frais d’une telle mesure protectionniste, car elles bénéficient de nos produits québécois de qualité à des tarifs compétitifs. C’est le cas entre autres pour l’aluminium, l’aérospatial, nos produits du bois, pour ne nommer que ceux-ci.


« L’imposition de tarifs douaniers mènerait à une diminution des exportations québécoises, sachant que 75 % sont destinées aux États-Unis. On s’attend que nos deux ordres de gouvernement soient proactifs, notamment le gouvernement fédéral afin qu’il mette en place les mesures nécessaires en place afin d’éviter une guerre de tarifs qui ultimement nuit à la compétitivité de l’économie nord-américaine », conclut Véronique Proulx.

ÉTUDE SUR LES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT AU QUÉBEC | Les enjeux de l’Abitibi-Témiscamingue sont criants

C’est avec grand intérêt que la Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD) a pris connaissance de l’importante étude Infrastructures de transport au Québec : Investir pour l’avenir, réalisée par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). L’étude met en lumière l’importance de s’attaquer sérieusement au déficit de maintien des actifs (DMA) afin d’assurer la pérennité des infrastructures de transport au Québec.

« Cette étude vient partager avec l’ensemble du Québec les enjeux que vivent l’Abitibi-Témiscamingue et surtout les disparités régionales quant à l’état des infrastructures de transport québécoises. Le DMA démontre clairement que la situation en région est accentuée, alors que l’état de notre réseau routier est particulièrement préoccupant. », affirme Valérie Gourde, présidente de la CCVD.

En effet, l’étude démontre que du côté du DMA par habitant, l’Abitibi-Témiscamingue et la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine affichent les pires valeurs, soit entre 6 500 $ et 6 600 $ par personne. Les régions de l’Outaouais, l’Abitibi-Témiscamingue, l’Estrie et Chaudière-Appalaches semblent également avoir les chaussées en plus mauvais état, selon l’indice de rugosité international et l’indice d’état gouvernemental médian, un rapport du Vérificateur général du Québec en 2023 affirmant que les pires régions étaient l’Abitibi-Témiscamingue et Chaudière-Appalaches.

Constats et recommandations pour l’Abitibi-Témiscamingue

En plus du réseau routier en mauvais état, l’étude met en lumière divers autres enjeux de transport régional. Le report de la halte routière dans la Réserve faunique La Vérendrye, annoncé depuis 2018, est notamment soulevé alors qu’il s’agit d’un dossier que dénonce la CCVD depuis de nombreuses années. À cet enjeu s’ajoute celui de l’électrification des transports, plus particulièrement en lien avec la distance et la disponibilité des bornes de recharge rapide qui posent des problèmes pour les usagers de la route.

« La sécurité des usagers de la route, tout comme l’image de l’ensemble de notre région, est affectée par ces deux enjeux. Que ce soit au niveau de l’état du réseau, des bâtiments ou des bornes de recharge rapide, la route transcanadienne se doit d’être dotée d’infrastructures capables d’assurer les services nécessaires aux usagers, particulièrement sur un tronçon isolé sur de nombreux kilomètres. D’autant plus que la route 117 constitue l’unique artère routière reliant notre région à Montréal, un axe vital pour l’approvisionnement de nos entreprises. Elle est essentielle à la fluidité des opérations de nos transporteurs de biens, qui jouent un rôle crucial dans le maintien de notre économie locale. » poursuit Mme Gourde.

Les constats au niveau du transport aérien sont aussi frappants. Alors qu’il ressort nettement que la diminution de l’offre ne répond plus aux besoins de la clientèle d’affaires, il y a aussi le manque de subventions qui nuit au développement de ce secteur d’activité crucial à l’essor de notre région.

Finalement, la CCVD met l’emphase sur l’une des recommandations de l’étude, qui concerne la modification des modes d’octroi de contrats dans les processus d’appel d’offres. Depuis de nombreuses années, la CCVD demande que ceux-ci privilégient des critères de qualité, d’innovation, d’expertise, de durabilité et de performance environnementale, plutôt que le recours systématique au plus bas soumissionnaire conforme. Tel que mentionné dans l’étude, « en plus d’inciter davantage d’entreprises québécoises à soumissionner sur les contrats publics de l’État québécois, nous bénéficierons collectivement des innovations retrouvées dans nos entreprises, et maximiserons la durée de vie des infrastructures de transport »

L’étude Infrastructure de transport pour le Québec : investir pour l’avenir

La FCCQ a insisté à maintes reprises auprès des instances gouvernementales sur l’importance d’allouer des fonds pour la préservation des actifs. Néanmoins, ces montants ne sont pas suffisants afin de maintenir les services existants dans les diverses régions du Québec. À titre d’exemple, les sommes prévues pour le maintien des actifs en transport collectif au Plan québécois des Infrastructures (PQI) ont reculé, passant de 3,8 G$ en 2018 à 2,8 G$ en 2023.

Ainsi, le Québec fait face à un important déficit de maintien d’actifs pour plusieurs infrastructures de transport, soit les routes, les ponts, le transport collectif, les aéroports, les ports, les traversiers, etc. Dans ce contexte, la Fédération des chambres de commerce du Québec a mandaté AppEco pour analyser les conséquences économiques du DMA en transport au Québec afin de lui permettre de produire des recommandations visant à le réduire. Cette grande étude fait suite à une série de consultations réalisées dans les 17 régions du Québec au printemps dernier et a pour objectif d’alerter sur la nécessité de maintenir nos infrastructures de transport en bon état.


À la lecture de cette étude, la FCCQ propose 10 recommandations à l’intention des ordres de gouvernement, soit les gouvernements du Québec, fédéral et les municipalités, pour s’attaquer réellement au déficit de maintien des actifs, et assurer la pérennité des infrastructures de tous les modes de transport au Québec.

Pour consulter ces recommandations ainsi que l’étude complète, visitez le Infrastructures de transport au Québec | Maintien des actifs | FCCQ

Les jeunes chambres de commerce s’inquiètent pour le développement économique de leurs régions

Huit représentantes et représentants des jeunes chambres de commerce et des ailes jeunesse des régions s’unissent au RJCCQ pour sonner l’alarme: le déficit de logements abordables et les nouvelles restrictions au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) mettent en péril le développement économique régional. 

La flambée des loyers en région freine la croissance économique et compromet l’émergence d’une relève d’affaires dynamique. Selon le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), les loyers ont grimpé de près de 44% à Sherbrooke et jusqu’à 50% à Trois-Rivières et Rimouski entre 2020 et 2024. Alors que le gouvernement canadien préconise de consacrer au plus 35% de son revenu brut au logement, de nombreux ménages en région y dépensent jusqu’à 60%, compromettant leur capacité à vivre dignement.

À l’échelle canadienne, c’est en moyenne 384$ par mois qui sont ajoutés aux dépenses de logement des ménages, une somme considérable pour les citoyens. Au-delà de l’impact financier qui est plus élevé pour les jeunes, cette crise des coûts locatifs exerce un effet domino sur l’attractivité et la capacité à maintenir les talents en région.

Restrictions au PTET 

Avec cet enjeu de l’accessibilité du logement, la réduction des niveaux d’immigration permanente et les nouvelles restrictions du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) risquent d’aggraver considérablement la pénurie de main-d’œuvre en région.

Selon l’Institut du Québec, cette crise continue de frapper durement des régions comme l’Abitibi-Témiscamingue, le Bas-Saint-Laurent, la Mauricie, l’Estrie, Chaudière-Appalaches, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec. Cette situation aggrave les défis des entreprises en croissance, qui doivent traverser la «vallée de la mort», cette phase critique, où l’accès à la rentabilité devient une question de survie, compromet gravement la capacité de nos jeunes pousses à poursuivre leurs activités et menace leur avenir même.

Nous nous inquiétons vivement de ces décisions qui risquent de déclencher une «guerre des salaires», obligeant les PME à augmenter drastiquement leur rémunération pour rester compétitives, une pression souvent insoutenable. La récente hausse de 20% du seuil requis pour être considéré comme un emploi à haut salaire ne fait qu’aggraver cette situation, mettant davantage de pression sur nos entreprises, déjà fragilisées par la pénurie de main-d’œuvre et le ralentissement économique.

Solutions globales 

En région, les enjeux économiques sont interdépendants et nécessitent des solutions globales.

Les ajustements au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) ne doivent pas être envisagés isolément: ils nécessitent une réflexion concertée avec tous les acteurs socioéconomiques et politiques pour mieux répondre aux besoins réels des employeurs et atténuer efficacement la pénurie de main-d’œuvre. Les dernières restrictions créent une incertitude supplémentaire qui impacte négativement nos entreprises, qui ont plus que jamais besoin de prévisibilité pour croître.

De même, l’approche au logement ne peut plus se limiter à des mesures qui stimulent la demande, comme l’amortissement des prêts hypothécaires sur 30 ans. Il est urgent de mettre en place une véritable politique de l’offre.

Parmi les actions prioritaires, la transformation de certains locaux commerciaux vacants en logements résidentiels, appuyée par des incitatifs financiers ainsi que des politiques à l’image de ce qui a été développé en Ontario, le dézonage ou encore les allègements réglementaires apparaissent comme une solution prometteuse pour accélérer les mises en chantier et rétablir un marché en fort déséquilibre. Il en va de l’avenir du dynamisme économique de nos régions.

Signataires membres du comité Régions

Catherine Lessard, directrice générale de la jeune chambre de la Mauricie

Audrey Robitaille, directrice générale de la jeune chambre de Victoriaville

Alice-Marie Hamelin, présidente du Comité Relève en affaires de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda

Marie-Christine Lavoie, directrice générale de la Chambre de Commerce et d’Industrie Nouvelle-Beauce

Alyssa Dallaire, coordonnatrice du comité Jeunesse, Chambre de commerce de Val-d’Or

David Normand, président de la jeune chambre de commerce de Manicouagan

Stéfan Tardif, président de la jeune chambre de commerce de Rivière-du-Loup

Annick Lachance-Gravel, vice-présidente de l’Aile jeunesse Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord

Pierre Graff, président-directeur général du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ)

Plus de 220 Gestionnaires réunis pour la 16e édition du COLLOQUE RH

C’est sous le thème CODE RH : Déverrouillez le potentiel que le Colloque RH, organisé par le Comité de gestion des ressources humaines de la Vallée-de-l’Or, s’est déroulé à l’Hôtel Forestel. Le Colloque RH avait pour objectif de mettre à jour les compétences des gestionnaires et personnes œuvrant en ressources humaines. L’événement, accueillant plus de 220 personnes, a été réalisé grâce à la participation financière du gouvernement du Québec et coordonné par la Chambre de commerce de Val-d’Or pour une 10e année consécutive.

« Le succès de cette journée témoigne de l’engagement des personnes œuvrant en ressources humaines à relever les défis du marché du travail. Nous savons à quel point il est essentiel de prendre le temps de se former et de s’outiller face à des enjeux tels que la pénurie de main-d’œuvre, l’intégration des nouvelles technologies et la gestion du changement. Les conférences et ateliers d’aujourd’hui ont permis de partager des pratiques novatrices et des réflexions essentielles pour optimiser la performance au sein des organisations », expliqueCynthia Vachon-Gilbert, directrice générale de la Chambre de commerce de Val-d’Or.

CODE RH : Déverrouillez le potentiel

Au cours de la journée, les conférences en lien avec la thématique ont captivé l’audience, composée tant de chefs d’équipes et gestionnaires, que de membres du personnel de petites, moyennes ou grandes entreprises de notre territoire.  Elles ont permis d’offrir aux personnes participantes des informations concernant les nouvelles tendances et les meilleures pratiques qui visent à développer le potentiel de leurs équipes.

La conférencière Catherine Légaré a ouvert l’événement en abordant le mentorat et en expliquant comment il se distingue des autres formes d’accompagnement. Elle a évoqué les défis et les bénéfices qui y sont associés, incitant les organisations à considérer le mentorat comme un levier de développement.

Après une pause-café propice aux échanges, Sandrine Théard a pris le relais pour démystifier l’Intelligence artificielle (IA) dans le domaine des ressources humaines. Sa présentation a mis en lumière la place croissante de l’IA au quotidien et a fourni des exemples concrets de son application dans le milieu professionnel.

La journée s’est poursuivie après le repas du midi, avec un atelier-conférence dynamique animé par Thomas Leblanc, formateur à la Factry, première école des sciences de la créativité au Québec. Les participants ont été invités à cultiver un état d’esprit créatif, essentiel pour générer des solutions novatrices et mieux naviguer à travers les changements futurs.

À propos du Comité en gestion des ressources humaines

Actif depuis 2007, le comité organise plusieurs activités, dont l’une des principales étant le Colloque RH, afin de permettre aux responsables des ressources humaines de parfaire leurs connaissances et d’améliorer la performance de leurs employés. Il a également pour mandat de faciliter le réseautage entre les professionnels sur le territoire de la Vallée-de-l’Or.

UNE COMMUNAUTÉ D’AFFAIRES UNIE VERS L’EXCELLENCE POUR LA 45E ÉDITION DU GALA DE L’ENTREPRISE

Val-d’Or, le 30 octobre 2025 – La Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD) a procédé au lancement de la 45e édition du Gala de l’Entreprise sous la thématique Unis vers l’excellence. Les entreprises sont invitées à soumettre dès maintenant leur candidature dans l’une ou plusieurs des 15 catégories, et ce, jusqu’au lundi 13 janvier 2025. Les lauréats seront dévoilés lors de la prestigieuse soirée du Gala de l’Entreprise qui se tiendra le 12 avril prochain à l’Hôtel Forestel.

C’est sous la présidence d’honneur de Sébastien Richard, président d’Abitibi Géophysique et 2e vice-président de la CCVD, que se déroulera l’événement. « C’est un honneur pour moi d’accepter la présidence de ce rendez-vous incontournable de la communauté d’affaires. Cette soirée démontre bien comment, lorsque nous unissons nos forces, nous avançons résolument vers l’excellence. Toutes les entreprises ont des visions, des parcours et des ambitions uniques, mais c’est de concert que nous pouvons bâtir un avenir prospère et valoriser le potentiel unique de notre ville. » déclare monsieur Richard.

« Je peux témoigner des retombées d’être reconnu comme finaliste et lauréat au Gala de l’Entreprise. Que ce soit pour mieux se faire connaître, se démarquer de la concurrence, offrir une reconnaissance à l’équipe de travail ou simplement partager avec communauté d’affaires la fierté des accomplissements réalisés, ce Gala est une occasion unique de mettre en lumière les efforts et le dévouement des entrepreneurs de notre région. C’est un moment privilégié pour célébrer ensemble notre résilience, notre créativité et notre engagement à bâtir un avenir prospère pour Val-d’Or. » poursuit M. Richard.

Mise en candidature

« Nous avons, année après année, une belle participation au concours du Gala de l’Entreprise. Cela s’explique par le dynamisme et à vitalité des entreprises, mais aussi parce que nous faisons un point d’honneur de représenter la belle diversité de notre tissu entrepreneurial lors du Gala de l’Entreprise. Tous les types d’entreprises peuvent trouver une ou plusieurs catégories parmi les 15 dans lesquelles se démarquer. Nous nous assurons d’offrir aux entreprises participantes un processus de mise en candidature simple et accessible, en plus de leur fournir, si besoin, un accompagnement personnalisé. » affirme Cynthia Vachon-Gilbert, directrice générale de la CCVD.

Dès la fin janvier, un comité Jury entièrement indépendant de la CCVD procédera à l’analyse des dossiers de candidatures et se réunira pour délibérations afin d’identifier les finalistes et les lauréats de cette 45e édition.

Comment participer

Le cahier d’identification d’entreprise ainsi que les cahiers de candidature sont disponibles via le site web de la Chambre de commerce, au www.ccvd.qc.ca, sous l’onglet « Gala de l’Entreprise – Poser sa candidature ». La Chambre de commerce offre gratuitement, aux entreprises qui le souhaitent, l’aide d’une personne-ressource pour remplir leur cahier de candidature. Pour toute information supplémentaire, les entreprises sont invitées à communiquer avec nous par courriel à edumas@ccvd.qc.ca ou par téléphone au 819 825-3703. Le dossier de candidature doit être déposé avant le 13 janvier 2025, 16h.

TRAVAILLEURS ÉTRANGERS TEMPORAIRES – Un nouveau tour de vis à l’aveuglette, déplore la FCCQ et la CCVD

Val-d’Or, le 24 octobre 2024 – La Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) dénoncent fermement l’annonce du ministre canadien de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, Randy Boissonnault, qui a dévoilé hier de nouvelles restrictions au programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). En augmentant de 20 % le salaire offert nécessaire afin d’être considéré comme un emploi à haut salaire, cela impacte directement et met en péril la survie de plusieurs industries et menace la vitalité économique de nombreuses régions du Québec.

« Nous savons que le portrait de l’immigration à Val-d’Or est en pleine transformation, avec une hausse importante ces dernières années du solde migratoire sur notre territoire. Cela s’explique par le fait que nos entreprises ont réellement besoin de ce bassin de main-d’œuvre, non seulement pour la vitalité de notre économie mais pour l’ensemble de notre développement régional. Ces nouvelles restrictions au PTET accentuent la pression sur nos entreprises, elles qui déploient déjà des efforts colossaux en termes de recrutement, d’accueil et d’enracinement des personnes issue de l’immigration. » affirme Valérie Gourde, présidente de la CCVD.

Une décision qui représente un risque économique

Cette dernière mesure s’ajoute aux différentes annonces effectuées au cours des dernières semaines. Celle-ci viendra concrètement obliger de nombreux employeurs à bouleverser leur modèle économique en mettant en veilleuse des volets importants de leurs opérations ou en rehaussant de façon importante la rémunération offerte aux travailleurs étrangers temporaires.

« Les conséquences de ces attaques envers le PTET sont néfastes pour notre économie. La dernière annonce du ministre pourrait entraîner une hausse importante des prix auprès des consommateurs. Nous sortons à peine d’une période d’instabilité économique provoquée par une forte inflation. Les employeurs ont maintenant besoin de prévisibilité, de stabilité et de solutions, et non de nouveaux obstacles imposés par le gouvernement fédéral qui auraient des conséquences dommageables pour notre économie », a affirmé Alexandre Gagnon, vice-président, Travail et Capital humain à la FCCQ.

« Derrière cette interminable séance d’improvisation se cachent des travailleurs qui contribuent activement à notre économie et à notre société, mais également la survie de petits commerces de régions et la principale solution aux répercussions du vieillissement de la population quant à notre capacité à délivrer des services publics de qualité », a poursuivi Alexandre Gagnon.

La planification de l’immigration, un outil sous-utilisé

Force est de constater que cette dernière annonce démontre un manque de planification de l’immigration, plus en particulier de l’immigration temporaire. Pour la FCCQ et la CCVD, l’approche canadienne de l’immigration doit être réfléchie avec l’ensemble des acteurs de la société.

« Nous réitérons la nécessité de revoir rapidement la politique canadienne d’immigration dans son ensemble avec l’ensemble des intervenants sociaux. Il faudrait baser nos réflexions sur des analyses sociaux-économiques exhaustives de la réalité des prochaines années plutôt que de poursuivre la surenchère politique à court terme entre les différents ordres de gouvernement », a conclu Alexandre Gagnon.

Nos PME et nos entrepreneurs étouffent : des réformes urgentes s’imposent », affirme la FCCQ

Une délégation de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), composée d’une vingtaine d’entrepreneurs, de chambres de commerce et d’organismes qui les appuient au quotidien, était de passage hier à l’Assemblée nationale du Québec afin d’exhorter le gouvernement du Québec, à présenter rapidement des mesures qui permettront de donner un véritable souffle aux PME et entrepreneurs québécois, qui continuent de subir le contexte économique défavorable. Une démarche appuyée par la Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD).


La FCCQ et la CCVD rappelle que les PME embauchent plus de 3 millions de Québécois, génèrent au-dessus de 10 milliards $ en retombées fiscales annuellement, et font vivre nos coeurs de villages, nos régions, notre Québec Inc.


« L’entrepreneuriat ne se porte pas très bien au Québec. Le taux de création d’entreprises est plus faible qu’au Canada, le taux d’insolvabilité des entreprises est en croissance, et nos villages se vident lentement de leurs commerces de proximité. Le gouvernement doit tout mettre en oeuvre pour inverser ces tendances, et rapidement », a affirmé Philippe Noël, vice-président aux Affaires publiques et économiques de la FCCQ.


« Dans ce contexte, demander au gouvernement de s’occuper davantage de nos PME n’est pas un caprice de gens d’affaires. Ce devrait être une priorité nationale. Depuis plusieurs années, nos entreprises québécoises ont l’impression d’évoluer en marge des priorités gouvernementales, et cette inaction doit changer à notre avis. Nos politiques publiques devraient plutôt permettre de soutenir des taux de création d’entreprise, de survie des jeunes pousses, et de relève entrepreneuriale suffisants pour que notre tissu économique ne s’étiole pas de manière irréversible dans les années à venir » Valérie Gourde, présidente de la Chambre de commerce de Val-d’Or.


Fardeau administratif et réglementaire
Pour la FCCQ et sa délégation, il faudrait d’abord s’attaquer au fardeau administratif et réglementaire, qui plombe la productivité de nos PME et représente une forme de taxation indirecte. La Loi 25 sur la protection des renseignements personnels mobilise démesurément les ressources limitées de nos PME.
« Le gouvernement doit comprendre qu’il est nécessaire plus que jamais, de mieux épauler les PME dans ses actions gouvernementales pour aider les entreprises, à traverser la tempête d’abord, puis à contribuer aux cibles économiques du Québec. Parmi les gestes qui aideraient les entreprises, une aide dédiée aux PME et applicable aux investissements considérables nécessaires aux efforts de conformité à la Loi 25. Ensuite, l’ambition de déposer chaque année des projets de loi sur l’allégement réglementaire et administratif doit être significativement rehaussée, et devrait permettre d’assurer une cohérence dans l’action gouvernementale, entre les différents ministères et organismes publics », a mentionné Manon Champagne, présidente et co-fondatrice de Aplus Transition.


Accès aux marchés publics
La capacité qu’ont nos PME d’accéder aux contrats publics est un autre problème majeur, identifié par la FCCQ. Environ 90 % des contrats publics sont encore octroyés aux plus bas soumissionnaires. Nos PME ratent des occasions d’affaires parce que des concurrents étrangers soumettent des offres inférieures de quelques milliers, voire de quelques centaines de dollars, tandis que d’autres États autour de nous priorisent leurs fournisseurs locaux.

La FCCQ rappelle que les cahiers de charge sont trop souvent inspirés des solutions proposées par les grandes entreprises, laissant peu de place à l’innovation. Les volumes d’achat ne sont jamais garantis, et souvent révisés sans préavis ni imputabilité.


« Actuellement, les devis d’appels d’offres sont mal adaptés à la réalité et à l’expertise de nos PME, ce qui rend les marchés publics peu attractifs pour nos entreprises. Le gouvernement doit donner un coup de barre pour stimuler la participation de nos PME aux marchés publics québécois afin qu’elles ne soient pas désavantagées. Le gouvernement peut, par voie réglementaire, s’assurer que les contrats publics soient majoritairement octroyés selon des critères de qualité, de durabilité, d’innovation et de performance environnementale, en plus du prix, pour des projets structurants », a signalé Sandra Rossignol, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord.
Fiscalité


Le régime fiscal des sociétés est complexe et les exigences de conformité fiscale sont élevées pour nos PME. Notamment en raison de leurs critères d’admissibilité alambiqués, les crédits fiscaux accessibles à ces dernières ne bénéficient qu’à moins de 5 % d’entre elles.


« Les PME québécoises ont un fardeau fiscal plus important que leurs concurrentes, en particulier pour les taxes sur la masse salariale et y compris sur leurs premiers 500 000 $ de revenus. La décision de faire comme le gouvernement fédéral en haussant le taux d’inclusion des gains en capital, est par ailleurs très mal avisée », soutient Éric Dufour, vice-président et Associé chez Raymond Chabot Grant Thornton.
La FCCQ souligne qu’une part importante et croissante d’entreprises, dont un grand nombre d’entre elles sont familiales, doivent préparer leur transfert ou leur vente dans les prochaines années.


« Devant ces constats, nos attentes sont claires. Le gouvernement doit renoncer à la hausse du taux d’inclusion des gains en capital qui a suscité énormément de grogne chez les entrepreneurs, réduire le taux d’imposition général des sociétés de 11,5 % à 10 %, et faire de la simplification du régime fiscal des entreprises la priorité de son examen des dépenses fiscales en cours », a conclu Éric Dufour.

Consultez le document technique de la FCCQ contenant la liste complète de ses demandes, appuyées par des données et des statistiques, ici

Fermeture de classes de francisation : La CCVD craint des impacts sur l’essor socioéconomique de Val-d’Or

Alors qu’on fait état du manque criant de travailleuses et travailleurs sur le territoire de la Vallée-de-l’Or, le gouvernement du Québec annonce la fermeture de nombreuses classes de francisation, y compris celle du Centre de services scolaire de l’Or-et-des-Bois, faute de financement. La Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD) s’inquiète de l’impact important de cette décision sur les entreprises et les personnes immigrantes, mais aussi sur l’essor socioéconomique de son territoire.

Un bris de service en francisation

La CCVD questionne la réelle volonté du gouvernement de prioriser l’apprentissage du français des personnes immigrantes. D’un côté, Québec resserre de façon importante les règles entourant la francisation, mais de l’autre, annonce des coupures dans les services. Rappelons qu’à Val-d’Or, il n’existe pas d’alternative en termes de classe de francisation, alors que le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) n’offre pas de service en région.

« À l’instar des préoccupations du ministre de l’Éducation, nous savons que l’enjeu de la francisation est une préoccupation palpable pour la communauté d’affaires de Val-d’Or. Nos entreprises emploient un grand nombre de travailleuses et travailleurs issus de l’immigration. Ce sont des personnes qui, après des mois de démarches et d’investissement financier, sont arrivées sur notre territoire, qui sont intégrées dans leur milieu de travail et qui désirent s’enraciner. Aujourd’hui, nous apprenons que ces personnes n’auront plus accès à des cours de francisation, alors qu’il s’agit d’une obligation pour demeurer sur le territoire. Cela sans parler des délais d’attente qui s’allongent, le nouveau portail gouvernemental Francisation Québec n’arrivant pas à répondre à l’important volume de demandes soumises. Devant cette pression exercée sur les employeurs, les personnes immigrantes ainsi que sur le milieu d’accueil, nous demandons que les ministres à vocation économique, sociale et régionale se concertent afin de mettre en place des conditions gagnantes pour soutenir notre économie régionale » affirme Valérie Gourde, présidente de la Chambre de commerce de Val-d’Or.

Enjeu important en région

Cette annonce s’ajoute à celles des dernières semaines et des derniers mois, notamment le projet de loi 74, qui mettent un frein à l’immigration au Québec, mais aussi par le fait même à notre développement régional. Alors que la CCVD travaille depuis de nombreuses années pour palier de toutes les façons possibles à la pénurie de main-d’œuvre que connait sévèrement l’Abitibi-Témiscamingue, nous craignons que cela annonce également le départ précipité de personnes issues de l’immigration vers les grands centres, n’ayant pas en région accès aux services de francisation exigée par l’état.

« En plus de nuire à notre attractivité, ce bris de services va affecter directement la croissance, la productivité et la compétitivité de nos entreprises. Nous clamons que nous sommes une région d’opportunités, nous travaillons avec ardeur à attirer des travailleuses et travailleurs, mais aussi des familles ici, il nous parait essentiel de pouvoir à tout le moins leur offrir des services pour répondre à nos propres obligations en francisation. Par des décisions comme celle-ci, nous nous questionnons sur l’importance accordée par le gouvernement du Québec au développement régional et à la vitalité de l’Abitibi-Témiscamingue» a ajouté Valérie Gourde.