Dans le cadre des consultations publiques sur la planification pluriannuelle de l’immigration au Québec, divers acteurs régionaux de l’Abitibi-Témiscamingue ont joint leur voix pour réitérer l’importance vitale de l’immigration dans le développement économique, social et communautaire du territoire. À travers le dépôt d’un mémoire étoffé, les représentantes et représentants régionaux demandent au gouvernement du Québec, de reconnaître les réalités spécifiques de à notre région, notamment en matière de démographie et de main-d’œuvre.
Depuis toujours, notre région est un lieu de rencontre, d’accueil et d’enracinement. La diversité qui y prend racine est une force, un moteur de croissance et un gage de résilience. Or, les données récentes de l’Institut de la statistique du Québec révèlent une baisse démographique alarmante dans notre région, directement liée à la réduction des seuils d’immigration. Cette situation appelle à une réponse immédiate, cohérente et mieux adaptée aux besoins du terrain.
« À Val-d’Or et en Abitibi-Témiscamingue, notre force réside dans l’union de nos entreprises, de nos travailleuses et travailleurs, et de toutes les personnes qui choisissent de bâtir leur avenir ici. Dans un contexte marqué par des défis démographiques et économiques, nous croyons fermement que l’accueil, l’innovation et la solidarité sont des éléments clés pour préserver la vitalité de notre territoire. La Chambre de commerce de Val-d’Or porte cette vision : faire de notre communauté d’affaires un moteur du développement durable, inclusif et prospère, où chaque individu occupe une place importante et contribue à l’avenir collectif »
– Sébastien Richard, président de la Chambre de commerce de Val-d’Or
« L’enjeu démographique en Abitibi-Témiscamingue est structurel : il touche notre vitalité économique, sociale et communautaire. L’avenir de notre région repose sur notre capacité à attirer, former, accueillir et enraciner les talents d’ici et d’ailleurs. C’est pourquoi nous portons, devant la Commission en audiences publiques, la voix unie de l’Abitibi-Témiscamingue afin que l’immigration devienne un pilier assumé et planifié de notre développement collectif »
– Sylvain Blais, président d’Attractivité Abitibi-Témiscamingue
« Les travailleurs étrangers ne sont pas seulement une main-d’œuvre : ce sont des visages, des familles, des histoires qui s’ajoutent aux nôtres. Ils contribuent à faire tourner nos entreprises, à maintenir nos services, à enrichir nos communautés et à soutenir notre économie locale. Quand ils s’installent ici, ils amènent bien plus que leurs compétences : ils participent à la vie de nos municipalités, encouragent nos commerces, remplissent nos écoles de nouvelles amitiés et ajoutent de la richesse humaine et culturelle à
notre quotidien. Sans eux, ce n’est pas seulement notre économie qui s’affaiblit, mais tout l’équilibre de nos communautés qui est fragilisé. Nous devons être considérés comme des partenaires à part entière dans la planification de l’immigration, pour continuer à bâtir ensemble des milieux de vie dynamiques et prospères. »
– Karie Bernèche et Véronique Girard, coprésidentes de la Chambre de commerce Témis-Accord
« Quand une famille arrive ici, on ne se contente pas de lui offrir un emploi, on l’accompagne pour qu’elle puisse vraiment s’ancrer dans notre région. On crée des liens, on ouvre des portes, on s’assure qu’elle trouve sa place autant dans le quotidien que dans la communauté. À Rouyn-Noranda, comme ailleurs en Abitibi-Témiscamingue, ce sont nos entreprises locales, nos services essentiels et nos projets de développement qui en subissent les contrecoups. Tous nos efforts sont balayés d’un revers de main par des décisions gouvernementales conçues pour les grands centres, sans égard à notre réalité ni à nos besoins. Ces orientations mettent en péril des années d’efforts, la vitalité de notre économie locale et l’avenir de notre région »
– Stéphane Brown, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda
« L’Abitibi-Témiscamingue est une région d’adoption incomparable. Il est impératif que nos nouveaux arrivants puissent demeurer dans leur terre d’accueil. Notre reconnaissance en tant que partenaire est primordial afin que chaque immigrant puisse continuer de se réaliser pleinement et participer à notre économie »
– Valérie Charrois, présidente de la Chambre de commerce et d’industrie d’Abitibi-Ouest
« Les élèves internationaux diplômés de la formation professionnelle en Abitibi-Témiscamingue sont essentiels pour soutenir les entreprises régionales dans leurs besoins. Il s’agit d‘une main-d’œuvre formée en français, diplômée et intégrée dans la communauté. Il est nécessaire d’avoir une différenciation par région des règles et des programmes d’immigration pour assurer la vitalité de notre région »
– Mathieu Ouellet, coordonnateur d’Expérience Québec.
« L’immigration n’est pas un enjeu secondaire pour notre région, c’est un pilier de notre vitalité économique, sociale et éducative. Chaque année, des étudiantes et étudiants venus de l’international choisissent l’Abitibi-Témiscamingue pour se former, s’intégrer et contribuer activement à la vie de nos communautés. Restreindre leurs parcours ou limiter leur enracinement durable, c’est fragiliser non seulement nos établissements d’enseignement, mais aussi l’ensemble du tissu économique et social de la région. Nous devons miser sur une approche différenciée et adaptée aux réalités régionales, où l’éducation joue un rôle stratégique dans l’attraction, l’intégration et la rétention des talents »
– Dany Mercier, directeur général du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue
Les recommandations présentées dans le mémoire proposent une série de mesures concrètes et structurantes, notamment :
· Une planification différenciée des seuils d’immigration selon les réalités régionales ;
· Mettre en place des projets pilotes afin de favoriser une immigration économique régionale mieux arrimée aux dynamiques locales ;
· Le soutien accru aux services d’accueil, de francisation et d’enracinement ;
· Une meilleure cohérence entre les politiques d’immigration, d’éducation et d’emploi.
Les acteurs de la région rappellent que la régionalisation de l’immigration ne peut réussir sans une véritable territorialisation de cette dernière, c’est-à-dire une gestion décentralisée, concertée, et pilotée en partie par les milieux locaux. L’Abitibi-Témiscamingue espère avoir l’opportunité d’être entendu par la Commission des relations avec les citoyens lors des auditions publiques à compter du 16 septembre prochain.